lundi 18 octobre 2010

Rentrée littéraire 2010 (épisode 7) : Frères de sang

Bronx, années 70. A bientôt 18 ans, Stony va devoir faire le bon choix. A sa sortie du lycée, seule une fac du fin fond de la Louisiane est prête à l’acceuillir pour qu’il poursuive ses études. L’armée ? Pas question. Seule solution restante : suivre les traces de son père et devenir électricien sur les chantiers. Sa rencontre avec un médecin va bouleverser sa vision de l’avenir et l’engager sur une voie professionnelle bien différente de la volonté paternelle. Mais peut-on échapper à sa destinée ?

Second roman de Richard Price publié aux Etats-Unis en 1976, cette œuvre de jeunesse sonne comme un uppercut à la pointe du menton. Une chronique familiale dressant le portrait d’une « tribu » italo-américaine dont chaque membre est un cas à part entière. Entre le petit frère anorexique, la mère psychopathe, le père et l’oncle infidèles, Stony à fort à faire. L’amour filial est le thème central du roman. Stony est pris au piège. Il le sait mais tente de se convaincre du contraire. C’est une sorte de héros tragique : dès le départ on se doute que quoi qu’il fasse, il ne pourra en aucun cas changer le cours de son destin.

Un texte cru, violent, sans concession. Les dialogues sont magistralement ciselés et l’atmosphère si typique du Bronx parfaitement rendue. Richard Price est sans conteste à classer parmi les très grands écrivains américains de la seconde moitié du 20ème siècle. On pense évidemment au Selby de Last Exit to Brooklyn. Pour les dialogues, la comparaison est à chercher du coté d’Ed Mc Bain ou de Chester Himes. Loin, très loin des écrivains du Montana et du Nature Writing, Price distille une prose urbaine qui fait mouche. Voila la littérature américaine comme je l’aime : moderne, sauvage et totalement décomplexée !

Frères de sang, de Richard Price, Presses de la cité, 2010. 392 pages. 21 euros.

L’info en plus : Richard Price n’est pas seulement romancier, c’est également un scénariste de talent. Il a notemment signé le scénario de La couleur de l’argent, un film de Martin Scorcese.

Un très grand merci à Babelio et aux Presses de la cité de m’avoir fait découvrir ce superbe roman !


Challenge du 1% littéraire


6 commentaires:

  1. A mon tour de vous féliciter pour ce billet. j'ai également beaucoup aimé. Parmi toute la production polars/thrillers, il sort du lot.

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  2. Ca ne m'etonne pas qu'il soit scénariste, le livre m'a rappele l'ambiance des Scorcese.
    Après je suis loin de bien m'y connaitre en littérature américaine mais c'est un auteur qui mérite d'être lu!

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  3. Un écrivain que j'ai bien envie de découvrir

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  4. J'ai un roman de cet écrivain, il me tarde de le découvrir après ton billet !

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  5. ton avis rejoint le mien, c'est cru et trop réél, c'est sur

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